DOMINIQUE BABLET privilégie une approche sensorielle détournée.

Ce sujet semble inattendu au premier regard. La lumière des surfaces polies et le choix de la patine amplifient la beauté de cette œuvre. L’œuvre rompt avec nos références connues : c’est une adaptation libre, une incarnation inédite. On cherche à déchiffrer cet inconnu.

Les somptueuses formes de cette femme sont modulées et atypiques. La tête, altière, droite, reflète une certaine vulnérabilité. Les yeux tournés au 4/5 ne nous regardent pas. Le visage est ébauché par petits creux. L’élongation du cou, gracieuse, ajoute une réelle fierté. La verticalité de cette oeuvre confère à donner une impression de détachement.

Cette femme a l’attitude d’une souveraine! Cette femme est éthérée, absente, mélancolique et pourtant si présente.

Ses épaules tombantes, tronquées nous révèlent une ossature fine. Les seins saillants, arrogants sont mis en valeur et affirment la féminité. Les disproportions modernes accentuent la déformation plastique. La patine est ici musique des yeux!

Où sont passés les cordes, l’archer?

Le spectateur ne doit pas se contenter à voir une oeuvre dénaturée mais plutôt l’immense capacité créatrice; une trajectoire personnelle. Une large place est laissée à l’imaginaire.

Serait-ce l’interprétation d’un rêve, d’un songe, d’un cauchemar, d’une angoisse, d’un mystère, de nostalgie? De quelle musique s’agit-il?

Voilà toute l’inspiration de l’artiste.

Le secret serait-il celui de transposer l’image pour laisser paraître le sensible? Celui qui existe au-delà des mots et du son?

L’oeuvre magistralement exécutée confirme le talent, l’originalité de DOMINIQUE BABLET, son imagination féconde. Cet exercice de style est la véritable signature de DOMINIQUE BABLET.”

Hélène RIETHMULLER critique d’art
Christie’s Paris